Coup de rabot sur les formations Imprimer

 

image1En ce qui concerne spécifiquement l’UFR Faculté des Sciences (FDS), il faut ajouter à cela des difficultés financières intrinsèques, l’augmentation des charges, la réduction de la « rallonge UM » (50k€ au lieu de 100 k€) et la fin des financements ANR IDEFI et UM3D.

La direction de la FDS a calculé qu'il faudrait faire une économie sur le budget 2020 de - 450 000 euros. La seule variable d'ajustement dans le budget de la FDS (alors que les budgets des départements sont déjà au plus bas) serait les Heures Complémentaires (HC), réalisées par les E et EC mais aussi par les vacataires extérieurs !

En tout, il faudrait économiser environ 11000 HC (rappelons que le total des HC sur la FDS est de 39 000 h en 2018).

Plusieurs autres solutions ont été discutées, dont la suppression des TP en L1, le surbooking (l’inscription de plus d’étudiants que nos salles ne peuvent en accueillir) ou le passage des CM en TD pour des effectifs < n (divers scénarios avec 15 ≤ n ≤ 40). Finalement, alors que le conseil de la FDS a voté contre toutes ces propositions vendredi 12 juillet, de manière unanime, la seule qui ait été retenue par la direction de la FDS est le passage à 8,4 h max en présentiel étudiant pour 1 ECTS.

Ainsi par exemple, l’horaire prévu pour une UE de 5 ECTS était de 49,5h dans la maquette initiale de nos formations en 2015 ; réduit à 46,5 h à la rentrée 2018, il devra passer à 42 h en septembre 2019 !

Cela correspond à une baisse unilatérale de -9% en un an, -15,5% depuis 2017, de notre offre de formation touchant toutes les UE. Nos prévisionnels de service (via l’application Sensei, lorsque nous pourrons à nouveau y saisir des voeux) se baseront sur ces baisses.

Pour nous, cette mesure est totalement inacceptable tant sur le fond que sur la forme.

Sur le fond, il est évident que c’est le désengagement de l’Etat dans le financement de nos missions de service public qui est en cause (voir figure ci-dessous). Il est d'ailleurs important de rappeler ici que depuis la LRU et le passage aux RCE, l’État ne verse pas 100% de la masse salariale statutaire et que sa dotation à l'UM est globale, sans considération du nombre d'étudiants. Par ce passage à 8,4 h par ECTS, on a là une traduction concrète et brutale de la dégradation du service public. Par exemple, alors que, jusqu’à l’année 2017-2018, nos étudiants suivaient 1 800 h d’enseignements pour obtenir une licence, ils n’en suivront plus que 1510 h pour obtenir le même diplôme, soit un semestre de moins ! Dans ces conditions, comment croire que la qualité de nos formations soit préservée !

Sur la forme, il est aussi inadmissible que ces décisions n’aient même pas été votées en CA, que le conseil de la FDS ait voté CONTRE, et qu’elles soient quand même appliquées unilatéralement dès la rentrée prochaine ! Où sont nos valeurs de démocratie et de collégialité ? On aurait pu décider collégialement et solidairement de réduire la voilure pour le LMD5. Nous avons déjà commencé à y travailler dans nos Départements d’Enseignement. Mais là, être mis devant le fait accompli en juillet pour la rentrée de septembre, alors que la seule alerte avait été donnée en mai dernier par notre communiqué syndical, c’est inadmissible. Que dire encore de mesures de restriction uniforme des modules d’enseignements appliquées cette année à hauteur de 6% et au résultat semble-t-il limité en terme de baisse effective des heures complémentaires ? Et c’est ce genre de mesure qu’il est proposé de renouveler. Ceci n’est en rien susceptible de mobiliser la confiance.

La réunion d’information organisée par la direction de la FdS a très fortement mobilisé, avec plus de 200 personnels présents (Biatss, enseignants, enseignants-chercheurs). C’est désormais d’une assemblée générale de rentrée dont nous avons besoin pour que toute la communauté se saisisse de son avenir.

Nous rappelons le rôle de « service public » interne à l’Université de Montpellier joué par notre composante, qui comme plusieurs autres composantes ne peut pas/ne doit pas se convertir à un modèle économique fondé sur la ressource propre pour compenser la baisse de dotation ministérielle : Parcoursup, parcours adaptés, préparation à Polytech, ré-orientation via la passerelle PACES et futur afflux d’étudiants en lien avec la réforme de la PACES, …

 

Ces restrictions budgétaires orchestrées par le ministère se traduiront probablement en réductions d’horaires de formations dans l’ensemble des composantes de l’université, avec un impact plus ou moins fort. Ces questions sont clairement du ressort de l’établissement dans son ensemble.


Aussi, nous vous proposons de nous organiser pour refuser collectivement ces injonctions. Nous réclamons à l’Etat le financement à hauteur de nos missions de service public. Nous réclamons à la présidence de l’UM un financement équitable et solidaire de nos formations. Nous réclamons à la direction de la FDS du temps de concertation en continuant le travail engagé pour le LMD5 (rentrée 2021).

 

 

Vos élus Snesup-FSU et Solidaires au conseil de la Faculté des Sciences, et dans les conseils centraux de l'Université de Montpellier.

 

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[Source : Blog de Thomas Piketty, Le Monde, https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2017/10/12/budget-2018-la-jeunesse-sacrifiee/]

 

 

Plus d'infos : www.snesup-lr.fr, www.snesup.fr ; Contact : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.