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Vous êtes ici :     Accueil Articles UM Actions locales GREVE et MANIFESTATIONS jeudi 16 nov 2017
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Une rentrée sous le signe de l’austérité

Dans notre secteur, la ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la recherche (ESR) a annoncĂ© une hausse de son budget de 700 M€ en 2018. Cette augmentation sera en rĂ©alitĂ© absorbĂ©e pour près de la moitiĂ© par le remboursement de la dette contractĂ©e auprès des organismes internationaux de recherche. Il restera 400 M€ pour financer les Ă©volutions de carrière, remplacer les dĂ©parts, pour rĂ©pondre Ă  l’augmentation continue du nombre d’étudiant.e.s, pour rĂ©nover les bâtiments, dĂ©velopper la recherche, rĂ©duire l’emploi prĂ©caire et amĂ©liorer les conditions de travail et d’étude. C’est très insuffisant ! Vingt-cinq M€ supplĂ©mentaires iraient aux laboratoires. Lesquels ? Sous quelles formes ? RapportĂ© au nombre de laboratoires, c’est infinitĂ©simal ! Pour rappel 331 M€ ont Ă©tĂ© annulĂ©s sur le budget 2017 au dĂ©but de l’étĂ© dont 95 M€ de crĂ©dits pour la recherche et les formations universitaires.

Bref, les universitĂ©s et les laboratoires seront toujours confrontĂ©s Ă  la misère de leurs financements, Ă  la course Ă©puisante et sans fin aux contrats, dont la très grande majoritĂ© est finalisĂ©e. Les 70 000 prĂ©caires de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche n’auront toujours pour la plupart d’entre eux que PĂ´le emploi comme horizon.

Mais Ă  cĂ´tĂ© de ça la sanctuarisation des milliards du crĂ©dit d’impĂ´t recherche sera, elle, bien effective !

Des rémunérations indignes et la précarité pour les plus jeunes

Les rémunérations des personnels titulaires sont de 30 à 40% inférieures aux autres secteurs de la Fonction Publique, le nombre de recrutements est ridicule, les carrières sont bloquées, sans parler des postes gelés et des établissements en déficit. Tout cela impacte largement les conditions d’études des étudiant.e.s qui, cette année, ont été les premières victimes du manque de budget avec près de 4000 jeunes bachelier.ère.s qui n’ont pas eu de place dans l’enseignement supérieur. Et pour ceux et celles qui ont pu accéder à l’université, ils et elles se retrouvent aujourd’hui dans des amphithéâtres et des TD surchargés, ce qui les empêche de suivre leurs cours dans de bonnes conditions. Du côté des personnels, cette politique menée au nom de l’excellence génère mal-être et souffrance au travail.

Le 18 septembre 2017 le CNESER, s’est exprimĂ© Ă  une très large majoritĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper l’emploi scientifique et de revaloriser les carrières du personnel de l’ESR. Il s’est aussi exprimĂ© clairement sur les consĂ©quences du financement via le Programme d'Investissements d'Avenir (PIA) en indiquant que « la partie du PIA affectĂ©e Ă  l’ESR, actuellement pilotĂ©e au niveau du Premier ministre et dont l’efficacitĂ© est contestĂ©e par la Cour des comptes, a Ă©tĂ© utilisĂ©e comme un instrument pour imposer aux Ă©tablissements des restructurations et leur mise en compĂ©tition Â».

La recherche et l’enseignement supérieur vont très mal. Pour nos organisations il est inadmissible que le budget 2018 accroisse encore les difficultés. Dans le contexte d’austérité budgétaire affaiblissant la Fonction Publique et dégradant la situation des agent.e.s public.que.s, il est nécessaire de se mobiliser pour gagner l’amélioration des conditions de travail et d’emploi, des carrières et du pouvoir d’achat.

La généralisation de la sélection comme seule perspective pour les bachelier.ère.s

Face Ă  l’enjeu de la massification et de la dĂ©mocratisation de l’accès Ă  l’enseignement supĂ©rieur, le gouvernement propose un projet de loi qui, sous couvert d’attendus dĂ©cidĂ©s par chaque universitĂ©, introduit la sĂ©lection et pĂ©rennise le sous-financement des 1ers cycles universitaires. Il prĂ©voit 100 M€ d’investissements chaque annĂ©e pendant 5 ans pour permettre d’augmenter le nombre de places dans les filières en tension financer les dispositifs pĂ©dagogiques en vue d’amĂ©liorer la rĂ©ussite des Ă©tudiant.e.s. Mais avec 40 000 Ă©tudiant.e.s de plus par an cela reprĂ©sente un investissement de 2 500€/Ă©tudiant.e. C’est un quart de l’investissement actuel dĂ©jĂ  très insuffisant ! Si ce projet de loi Ă©tait mis en Ĺ“uvre tel quel, les conditions d’études et les conditions de travail des personnels seraient encore plus dĂ©gradĂ©es ! De plus la sĂ©lection n’est pas la solution pour les filières en tension, elle reproduira les inĂ©galitĂ©s socio-culturelles et le sous-encadrement actuel risque de la gĂ©nĂ©raliser Ă  tout le 1er cycle.

Les actions proposĂ©es sont Ă  considĂ©rer comme un moment spĂ©cifique dans la contestation de la politique que souhaite imposer le gouvernement. Elles s'inscrivent, avec les autres appels interprofessionnels, dans un mouvement plus gĂ©nĂ©ral visant Ă  endiguer la vague des rĂ©gressions sociales. Dans le cadre de cette journĂ©e, les organisations syndicales de l’ESR invitent les personnels Ă  se mobiliser pour exiger :

  • le dĂ©gel et la revalorisation du point d’indice, ainsi qu’un rattrapage en nombre de points du pouvoir d’achat perdu ces dernières annĂ©es ;

  • un plan pluriannuel de crĂ©ation d’emplois de fonctionnaires, enseignants-chercheurs, chercheurs, ingĂ©nieurs , techniciens, personnels de bibliothèques et administratifs Ă  hauteur de 6 000 crĂ©ations par an pendant 10 ans ; et dès Ă  prĂ©sent, le dĂ©gel de tous les emplois vacants ;

  • la fin de la politique de prĂ©carisation et la mise en place d’un plan de titularisation des contractuels et vacataires de l’ESR ;

  • une rĂ©elle augmentation du financement public de l’ESR : 3 milliards d’€/an pendant 10 ans pour atteindre l’objectif de 1% du PIB pour la recherche publique et 2% du PIB pour l’enseignement supĂ©rieur ;

  • le maintien du baccalaurĂ©at comme diplĂ´me national et 1er grade universitaire, garantissant l’accès de tous les bachelier.es sur tout le territoire aux filières post bac et aux Ă©tablissements de leur choix ;

  • l’exigence d’ouverture de places supplĂ©mentaires en 1er cycle post bac et le refus de toute sĂ©lection Ă  l’entrĂ©e Ă  l’universitĂ© ;

  • le refus de l’instauration de blocs de compĂ©tences en lieu et place des diplĂ´mes et des qualifications ;

  • l’abandon du projet de loi sur 1er cycle post bac.

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